Minerva
McGonagall progressait dans l’immense couloir sombre du neuvième étage du
ministère de la magie. Une main protectrice sur la poche droite de sa longue
robe vert-sombre de sorcière, le contenu qui y était précieusement caché était
à l’origine de son visage soucieux. Cela faisait à présent vingt ans que son fidèle
ami, Albus Dumbledore, avait quitté ce monde. La paix pour laquelle elle
s’était battue à ses côtés ainsi qu'à ceux d’Harry régnait à nouveau, que ce soit
dans le monde des sorciers ou dans celui des moldus. Alors qu’elle avait eu
peine à y croire, elle avait fini par apprécier le calme désormais retrouvé ; les
jours sombres semblaient derrière eux. Mais la paix est affaire fragile et
éphémère, surtout dans un monde où tout était possible. Car si possible ne
signifiait pas autorisé, enfreindre les règles de la morale paraissait être l’éternel
refrain de la musique de la vie humaine. Le désir de pouvoir était plus fort
que la raison, la peur plus forte que la lucidité et la dévotion plus forte que
l’amour.
La directrice
de Poudlard se dirigea vers l’une des douze portes du département des mystères.
Malgré le stratagème protégeant les lieux, elle n’eut aucune difficulté à
trouver la salle qui l’intéressait. Rares étaient ceux qui s’y retrouvaient,
les douze portes tournant sur elles-mêmes une fois la première pièce quittée,
tel le tour du magicien cachant le dé sous le gobelet – avec un niveau bien
supérieur. Mais digne de son prédécesseur, Minerva était devenue à son tour
l’une des plus grandes sorcières de notre époque. Elle ouvrit la porte, pénétra
dans la pièce tout aussi sombre et commença à parcourir les différentes
étagères. Toutes remplies d’objets identiques à celui caché dans sa poche, seul
le contenu changeait : un contenu annonçant un avenir difficile et
incertain. Elle s’arrêta à la septième travée et se faufila le long du
rayonnage, sa longue robe glissant sur le sol à sa suite. Celui-ci faisait
plusieurs mètres de long mais la sorcière savait parfaitement où elle allait. Elle
finit par trouver le petit emplacement vide et extirpa enfin le petit globe de
verre de sa robe. Elle le garda un moment dans sa main, le regardant comme-ci
le message qu’il contenait était susceptible de changer. Derrière ses lunettes
carrées, la directrice de l’école de renom semblait vouloir percer un mystère
qui l’échappait. Elle aurait aimé que son vieil ami soit là, lui qui donnait
l’impression de toujours tout savoir, d’avoir toujours une longueur d’avance.
Même sa mort avait été calculée par le grand sorcier. Jusqu’à la fin, personne
ne l’avait jamais surpassé. Elle déposa le globe avec délicatesse avant
de faire demi-tour pour rejoindre la sortie. Lorsque la porte se ferma derrière elle,
elle savait qu’une nouvelle bataille les attendait. Les prédictions portaient
bien leur nom, elles finissaient toujours par se produire, d’une manière ou
d’une autre.
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